La terre promise du High-Tech

Information Juive

(Aug 10,2000)

Emmanuel Mréjen (Docteur ès Relations Internationales de l’Université Hébraïque de Jérusalem et vice président de GoldNames.com)

“Dix ans après l’Alyiah soudaine et massive des Juifs soviétiques, les États-Unis et la France hébergent les deux plus grandes communautés juives de Diaspora (5,8 millions et 600,000 respectivement), et 75% des Juifs de Diaspora vivent en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest. Les Juifs américains et européens ne constituent pourtant que 5% de l’immigration en Israël.

Il faut de fortes convictions sionistes pour abandonner un salaire londonien ou new-yorkais et bâtir, dans l’incertitude, une nouvelle vie en Israël. C’est pourquoi seule une minorité de juifs sionistes vivant dans le « triangle d’or » du monde occidental franchit le pas.

Or Israël est en passe de devenir une puissance économique pouvant rivaliser avec les pays occidentaux en termes de niveau de vie et de salaires. Outre son PNB par habitant au moins égal à celui du Royaume-Uni, Israël compte le plus grand nombre de « jeunes pousses » technologiques au monde après les Etats-Unis (en valeur absolue), et les entreprises israéliennes arrivent en deuxième position des valeurs étrangères côtées au Nasdaq, après les entreprises canadiennes. La haute-technologie israélienne a acquis une réputation d’excellence auprès des investisseurs internationaux. L’achat de Chromatis par Lucent pour 4,5 milliards de dollars en mai 2000 en est le témoignage le plus récent.

L’économie israélienne a cependant un long chemin à parcourir avant de pouvoir se mesurer aux salaires et au niveau de vie des cadres anglo-saxons. À l’instar des pays d’Europe continentale, Israël souffre d’un régime fiscal et d’un interventionnisme gouvernemental qui font fuir les talents et ralentissent la croissance économique. Les « jeunes pousses » technologiques israéliennes sont incorporées et vendues aux Etats-Unis pour échapper aux impôts israéliens, et ne laissent en Israël que leur département de recherche-développement. Le succès de la haute technologie israélienne enrichit les investisseurs américains (conscients de la valeur des entreprises israéliennes), tandis que les petits porteurs israéliens sont essentiellement exclus des fruits de ce succès. Un retraité américain dont la caisse de retraite a investit dans les fonds de capital-risque qui avaient eux-même investit dans Chromatis, a été considérablement enrichi par l’achat de Chromatis par Lucent. En revanche, le retraité israélien n’a pas la même chance : les fonds de retraite israéliens n’investissent pas dans les fonds de capital-risque, en grande partie à cause des restrictions administratives imposées par le gouvernement israélien.

Le succès économique israélien est donc trop mitigé pour pouvoir attirer en masse les Golden Boys juifs de New-York, de Londres, ou de Paris. Beaucoup s’accommodent de la « traversée du désert » version Wall Street ou Silicon Valley.

Beaucoup, mais pas tous. Certains jeunes cadres et diplômés sont prêts à prendre des risques et à faire des sacrifices pour réaliser leur rêve sioniste et construire la Silicon Valley du Proche-Orient. GoldNames, une « jeune pousse » Internet israélienne en plein essor, est devenue un pôle d’attraction pour ces olim nantis.

GoldNames a été fondée par des nouveaux immigrants américains et européens, issus des plus prestigieuses universités et institutions financières internationales. Elle compte aujourd’hui dans son équipe des diplômés de Harvard, de Yale, de Normale-Sup et de Sciences-Po, des anciens cadres de Goldman Sachs, de Merrill Lynch, et de Crédit Suisse First Boston, et une équipe multinationale et multilingue (Américains, Français, Italiens, Scandinaves, Allemands, Hollandais, Sud-Américains, Japonais, etc.).

GoldNames est la première banque d’investissement internationale et multilingue dans les noms de domaine Internet. Les noms de domaine, qui constituent l’adresse virtuelle des entreprises sur Internet, se vendent pour plusieurs millions de dollars et sont devenus partie intégrante de tout portefeuille d’investissement. GoldNames fournit tous les services requis par la révolution financière que constitue le commerce des noms de domaines : conseil, gestion de portefeuille, investissements et transactions –et ce dans toutes les langues. Pays d’immigration, Israël est l’endroit idéal pour recruter l’équipe multilingue de GoldNames.

Le but de GoldNames n’est pas seulement de devenir le Goldman Sachs des noms de domaine. GoldNames veut attirer les jeunes diplômés et les cadres de Diaspora qui hésitent encore à franchir le Rubicon de l’Alyiah par crainte de l’inconnu.

Le succès économique d’Israël dépend aujourd’hui de trois paramètres : 1) Le renforcement de l’Alyiah de gens qualifiés; 2) La libéralisation de l’économie et la refonte du système fiscal en faveur de l’initiative, de la compétition et des investissements; 3) La construction d’un système ferroviaire rapide et moderne, et d’un centre technologique sur le modèle de la Silicon Valley dans le Néguèv. La réalisation de cette vision repose en grande partie sur l’enthousiasme, le professionnalisme et l’ambition des « nouveaux pionniers » que GoldNames attire vers Israël.