Le Journal du Net
Philippe Guerrier, JDNet.
(Aug 10, 2000)
L’arrivée du service GoldNames en France vient réveiller la prestation de vente de noms de domaine, dont les modèles varient en fonction des prestataires. Cette société américaine, qui a commencé ses activités en avril dernier et qui se revendique comme “la première banque mondiale et multilingue dans les noms de domaines”, veut ouvrir prochainement un bureau parisien avec une équipe marketing et un site 100% français. Le service en ligne devrait disposer d’ici novembre 2000 de douze versions linguistiques différentes. “Le marché des noms de domaine est caractérisé par un grand nombre de vendeurs et un très petit nombre d’acheteurs, commente Emmanuel Navon, vice-président des opérations francophones de GoldNames. Mais les propriétaires de noms de domaine sont preneurs de ce type d’activité. Dans ce sens, nous nous considérons comme le premier “teneur de marché” pour les noms de domaines.”
La société utilise trois moyens pour acquérir des noms de domaines en .net, .org et surtout .com : rachat de noms de domaine dont le renouvelement n’a pas été effectué, enregistrement de nouveaux noms de domaine, achats de noms enregistrés par les propriétaires. Les responsables de GoldNames assurent ne pas vouloir pratiquer le “cybersquatting” ou prendre en compte les noms de domaine à connotation pornographique ou illégale. Les commissions lors de la revente de nom de domaines sont fixées au cas par cas. En trois mois, GoldNames a généré un chiffre d’affaires de 20.000 dollars.
La société américaine est propriétaire à 100% de GoldNames Ltd, une société israélienne.D’ailleurs, la majorité de l’effectif (55 en tout) travaille à Jérusalem. GoldNames a été créé à l’automne 1999 par David Teten, titulaire d’un MBA de l’Université de Harvard et ancien cadre du groupe bancaire Bear Stearns. Un premier tour de table de 2,25 millions de dollars a été réalisé avec Yazam.com, une banque d’investissement technologique. Credit Suisse Private Banking a pour mission d’organiser la deuxième levée de fonds dont le montant final tournerait autour 10 millions de dollars. GoldNames considère que ces principaux concurrents au niveau international sont World.com (filiale de Mail.com), DomainCollection.com ou eRealEstate.com. Liste à laquelle on peut ajouter GreatDomains.com. En France, si les sociétés proposant la prestation de dépôt de noms de domaines sont légion, le cercle est en revanche assez restreint pour la vente ou la revente de noms de domaines. Le challenger le plus engagé semble Sites@vendre.com, service ouvert en octobre 1999 qui propose le dépôt gratuit de noms de domaine et prend une commission sur la vente finale. Sa base de données comprend actuellement 3.000 noms de domaines (85% francophone). Le chiffre d’affaires de la société reste confidentiel pour le moment. Sites@vendre.com prépare une nouvelle version de son site pour octobre. L’agence de conception multimédia rennoise NetAgence dispose également d’un service de ce type baptisé VirtualNames, devenu 100% anglophone après avoir étudié l’audience. Du coup, le nombre de noms de domaine francophones est plutôt faible et Pierre Mobian, PDG de la société, précise qu’il s’agit d’un service annexe mais qui vient de faire l’objet d’une rénovation. L’agence a préféré opter pour une formule “paiement au dépôt et zéro commission en cas de vente”.
Trois autres services de ce types sont indexés dans les outils de recherche : Web-achat-vente.com de la société Peeters.com (100 francs par domaine déposé) et TopDomaines.com (aucune commission sur la vente). Le service MailClub, spécialisé dans le transfert et le dépôt de noms de domaine rattaché à la société Planète Marseille, a exploré le thème des enchères. Après six mois, le test a pris fin. “Nous avons reçu des réprimandes de l’Afnic [NLDR, association en charge de la gestion des .fr] qui estime que le nom de domaine n’est pas un produit marchandcommente Charles Tiné, PDG de la société. Mais, nous avons surtout arrêté parce qu’il n’y avait pas d’acheteur. Je pense que le système de ventes aux enchères n’est pas bon. En revanche, nous allons certainement lancer de notre côté un service de petites annonces pour les noms de domaine”, précise-t-il.